Environ 12 millions de personnes ont été concernées en 2021 par des dépassements de seuils de qualité de l’eau, contaminée par des produits phytosanitaires et leurs métabolites.
Les métabolites sont issus de la dégradation des produits, de leur fragmentation dans l’environnement et de leur rencontre avec des éléments du milieu. Pour les métabolites dits “pertinents”, c’est-à-dire dangereux, un seuil de qualité par défaut est fixé à 0,1 µg/L, sans véritable fondement toxicologique.

Le dépassement de ces seuils n’entraîne pas nécessairement un risque pour la santé. La seule norme sanitaire est la Vmax qui indique une concentration dans l’eau susceptible de déclencher des problèmes sur la santé. Cependant, pour la calculer, les experts de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) ont besoin d’études. Lorsqu’elles existent, celles-ci sont parfois si lacunaires qu’elles ne peuvent aboutir à l’établissement d’une Vmax.
En cas de dépassement de seuil et sans Vmax calculée, une valeur de gestion provisoire fixée également de manière aléatoire.
La fiabilité des seuils de conformité calculés substances par substances est questionnée au vu des connaissances sur les effets cocktails et l’existence de perturbateurs endocriniens qui ne répondent plus à l’adage “la dose fait le poison”.