Alors même que la présence d’une espèce protégée rare a été constatée sur le site du projet de 3e tronçon du téléphérique de la Grave, la SATG est sur le point de lancer les travaux. Un passage en force que les associations de protection de l’environnement dénoncent et vont contrer par une nouvelle action en justice.

Rotations d’hélicoptères, présence sur le rognon rocheux, piétinement et destruction d’habitat naturel d’intérêt communautaire… Tout laisse à penser que la Société d’Aménagement Touristique de la Grave (SATG) lance les travaux d’implantation du troisième tronçon du téléphérique de La Grave, situé à 3300m sur le glacier de La Girose, avant le jugement sur le fond par le Tribunal Administratif de Marseille prévu en 2024.

Mountain Wilderness France, La Grave Autrement, la Société Alpine de Protection de la Nature – France Nature Environnement 05, FNE PACA, FNE AURA, la LPO PACA et Biodiversité sous nos pieds, déposent aujourd’hui un référé liberté visant la suspension immédiate des travaux menés par la SATG.

La révélation de la présence de l’Androsace du Dauphiné, espèce protégée au niveau national, sur le rognon rocheux par l’Office Français de la Biodiversité (OFB) et le laboratoire d’écologie alpine du CNRS (Univ. Grenoble Alpes, Univ. Savoie Mont-Blanc) a conduit nos associations à demander au Préfet des Hautes-Alpes, en conformité avec la loi sur les espèces protégées, de conditionner le démarrage des travaux à l’octroi d’une dérogation pour destruction d’espèces protégées. Celui-ci n’a plus que quelques jours pour répondre à notre demande ; sans attendre, la SATG veut passer en force et démarrer les travaux, ce qui provoquerait un risque caractérisé de destruction de l’Androsace et des dommages irréversibles sur cet environnement refuge pour d’autres espèces menacées par le changement climatique.

En parallèle de leurs actions devant les tribunaux, nos associations appellent tous les habitants et citoyens à se mobiliser pour faire stopper ces travaux, symbole de la poursuite déraisonnée d’un modèle aménagiste qui détruit notre écosystème depuis de trop nombreuses années. Alors que tous les voyants sont au rouge, pouvons-nous encore nous permettre ces projets obsolètes, coûteux, et profondément hors-sol ?

Il existe d’autres voies pour nos montagnes. À la Grave, un travail collectif pour un projet alternatif est en cours. Une alternative qui concilie montagne à vivre et montagne sauvage, qui permet de penser le territoire dans sa globalité, au-delà du “tout-tourisme”.


LES SIGNATAIRES